jeudi 17 février 2011

Quelqu'un est mort


Il faut dire que quelqu'un est mort, peut-être, pour que tout s'arrête.
Quelqu'un est mort, que je connaissais, il faut que j'aille à l'enterrement, il faut tout annuler de ce que nous avions prévu, il ne faut pas aller à Paris, il faut attendre que ma joie revienne, comme le dit la chanson. Mais il voudra m'accompagner, sans doute. Ou partir tout de même, sans moi, pour Camille.
Il me faudra être convainquante.
Dire que la force me lâche, que la tristesse me tire par les pieds, que les fêtes des vivants désormais ce sera sans moi, etc. Et de toute façon c'est un peu vrai.
Mais qui pourrait mourir que je regrette assez pour arrêter tous mes projets? Il n'y a pas grand monde. A moins de mourir soi-même. Même les amitiés il faut que je les invente. Et les enterrements imaginaires.

mercredi 16 février 2011

Une décision à prendre









Deux nuits d'insomnie. Complètes. A écouter C. dormir si profondément, à me rendre compte que sa mère non plus ne dort pas, qu'elle se réveille et allume la télévision et marche et parle. Je tends l'oreille pour la surveiller.
Mais ce n'est pas ça l'objet de mon angoisse. Pas seulement, pas tout le temps, et puis elle, c'est plutôt à son fils d'en être responsable.

Ce qui m'angoisse terriblement, c'est que je ne sais pas comment maintenir notre voyage à Paris sans que C. se rende compte de quelque chose. Je le connais, en vacances il voudra en profiter, nous inviter au restaurant, nous payer toutes les visites possibles, acheter à Camille tous les souvenirs qu'elle réclamera, me faire des petits cadeaux aussi, que je ne saurai pas où ranger en rentrant. Bref, il voudra se servir de sa carte bleue et c'est normal.

Bon. envisageons les choses calmement.Les comtpes ne sont pas bloqués pour le moment. A la fin du mois ça devrait aller, je peux encore passer un coup de fil pour négocier une échéance ou deux. Mais au moindre écart, je suis démasquée, il se pointera au guichet, voudra savoir où est le problème, persuadé d'avoir plein d'argent de côté, d'avoir économisé sagement comme le petit écureuil qu'il est, et moi devant les relevés de compte je ne pourrai pas faire illusion longtemps, je pourrais dire qu'on a été piratés, mais il n'y a pas d'achats sur internet, tout s'est fait avec la carte, et la carte il la tiendra dans sa main. Alors pas question de faire opposition, de faire jouer l'assurance, s'il creuse il verra bien que tout ce qui a été acheté était pour moi (Et pour R.)

La seule solution, c'est donc de dépenser le moins possible en attendant le mois prochain. Je peux prétexter des migraines pour annuler une sortie prévue, ce resto avec des amis de C., bon mais hors de prix, et il ne faut même pas imaginer qu'ils nous invitent. Les cours d'équitation de Camille, aussi, je peux oublier de les payer, prétexter que je n'ai pas le temps de l'y accompagner le mercredi, bref, faire la morte de ce côté là quelques temps encore.

Mais pour le principal, pour le voyage à Paris, comment faire? Qu'est-ce qu'il faut choisir? Mon amour et cette belle ville et cette magnifique folie et risquer de tout perdre? Ou la sagesse et rester à la maison et vite annuler les réservations avant qu'il ne soit trop tard?

Eh bien tu devines, cher lecteur, c'est la deuxième solution que j'ai choisie. Mais il fallait inventer du lourd maintenant, pour justifier tout ça auprès de C., et surtout de Camille, qui se faisait une joie de découvrir Eurodisney.
Ne croyez pas que je n'ai pas le coeur brisé, moi aussi, de priver ma petite fille chérie de ce voyage. J'en ai pleuré pendant plusieurs jours. Je ne sais pas comment je vais lui annoncer, leur annoncer. Je ne sais pas comment je pourrai rattrapper ça, comment je ferai pour qu'elle ne m'en veuille pas toute sa vie. Je ne sais pas comment je pourrai continuer à la regarder en face.

Et je ne sais pas quelle excuse ENORME je vais trouver. Mais il faut faire vite. (Toutes les suggestions sont les bienvenues).

Et puis... de toute façon... Il ne m'a pas appelée pour la Saint-Valentin.





Rouge


C'est rouge, tout rouge, on est dans le rouge, c'est la panique à bord si je n'obtiens pas un délai supplémentaire de la banque ou bien un autre prêt pour amortir, il va finir par s'en rendre compte. J'ai beau le tenir loin de la boîte aux lettres, ne plus jamais sortir le matin pour réceptionner moi-même les lettres recommandées, j'ai beau tout cacher dans une grande boîte au fin fond de la chambre, faire les courses moi-même, lui donner du liquide quand il sort, garder sur moi le chéquier, il a beau vivre dans son monde, pour son travail, et rapporter des sommes plutôt rondelettes chaque semaine, il va finir par se rendre compte que notre compte, justement, n'est plus qu'un gouffre, un puits sans fonds, et que je me démène pour tirer le saut hors de l'eau sans avoir l'air de changer notre train de vie.
Je ne veux pas avoir l'air d'une pauvre, je ne veux rien montrer, j'irai frapper à toutes les portes s'il le faut, mais je ne veux pas que ma famille se rende compte de la ruine qui nous guette.

lundi 14 février 2011

Saint Valentin




Nous sommes le 14 février 2011...
Encore une Saint-Valentin...
Je me souviens, la première fois qu'un garçon me l'a souhaitée, j'étais à l'école primaire, j'avais plutôt du succès, dans ma classe on me disait que j'étais chic, que je m'habillais bien. C'était grâce à ma mère avant sa mort.
Il était mignon, mais ce n'était pas de lui dont j'attendais un petit mot, un regard. C'était d'un garçon nommé Ludovic, qui avait deux ans de plus que moi et dont je cherchais toujours à me rapprocher à la récré, l'air de rien, en lui courant après, en essayant de jouer au foot.
Un jour il m'a dit "t'as de beaux yeux tu sais" et je suis partie en courant. Ensuite il est rentré au collège et je ne l'ai plus jamais revu... Je n'étais pas encore prête pour l'amour il faut croire!
Et puis il y a eu mon mariage avec C., pour qui tout ça n'a pas vraiment d'importance, à quoi bon fêter la Saint-Valentin puisqu'on est ensemble tous les jours? Oui mon cher époux, mais un peu de romantisme ne nuit à personne...
Oh une belle Saint-Valentin, oui, il y a quelques années quand je fréquentais un jeune homme du village, une escapade tous les deux pour la journée, et mon coeur qiu en a bondi de peur pendant des semaines: je n'avais pas encore l'habitude d'avoir des secrets. C'était le tout début. L'histoire ne s'est pas très bien finie, d'ailleurs, il est parti... J'ai cru que ma vie s'arrêtait, encore une fois (en vérité je crois qu'elle n'avait pas vraiment commencé...) et puis il y a peu, je vous l'ai raconté ici, j'ai rencontré R. Il n'est pas là en ce moment, mais je ne quitterai pas mon téléphone de la journée, vous savez pourquoi!

dimanche 13 février 2011

Aimer son mari


Je sais que pour quelqu'un qui ne me connaît pas, la lecture de ces quelques moments de ma vie peut paraître choquante, dans des commentaires que j'ai préféré effacer, on m'a reproché d'écrire dans le dos de mon mari, de ma famille, de me moquer d'eux, d'en faire la risée de tous les lecteurs de ce blog.
Ces réactions m'ont fait du mal. Si j'écris de façon anonyme, c'est justement pour ne blesser personne, et parce que j'ai besoin de trouver du soutien en dehors de la maison.
Mon mari n'est ni un monstre ni un idiot.
Mais je crois que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Et l'erreur vient de moi.
Maintenant nous avons notre maison, ce village, notre fille. La journée je m'occupe de ses comptes, et surtout, maintenant, de sa mère qui vit avec nous à la maison. Je ne peux pas les laisser tomber. Et puis je n'ai nulle part d'autre où aller.
Avant notre mariage, j'ai cru que c'était de l'amour, un étudiant en médecine, des fêtes où on rigolait bien, mes premières sorties de jeune fille, la découverte de l'alcool, des interdits. C. n'était pas comme les autres, un peu plus "ours" peut-être, plus intriguant. Un peu plus protecteur aussi, dans les virées nocturnes... Tout simplement il veillait toujours à ce que rien ne m'arrive, et il me racompagnait chez moi. On a fini par s'installer ensemble de fil en aiguille, je l'aidais un peu à la maison, il continuait à veiller sur moi.
Mais le bonheur qui aurait dû résulter de notre mariage n'est jamais venu. (Une prochaine fois, je vous raconterai mon mariage, je vois que beaucoup de femmes sur internet racontent le leur, qu'il y a beaucoup de blogs spécialisés). C'était juste une bonne entente. De la convivialité.
De son côté, je crois que C. était vraiment amoureux. Qu'il l'est toujours. A longueur de journée, quand il est à côté de moi, il m'embrasse sur les bras, dans le dos, il cherche mon regard, il me passe la main dans les cheveux. Excusez-moi l'expression, mais je le chasse comme une mouche. Même ma fille, quand elle était bébé, était moins collante.
Et puis des baisers dans le cou devant sa mère malade, excusez-moi, mais moi ça me gêne.
Je suis dure avec lui, sans doute, et je ne suis pa parfaite non plus.
Mais sans doute que je lui en veux u peu à lui de m'être trompée, de n'avoir plus vraiment le choix.


lundi 7 février 2011

Volage

Hier en écrivant mon post, j'avais marqué "vollage" au lieu de "village"... Ce lapsus m'a poursuivie toute la journée: est-ce que je suis volage? Est-ce que je suis une femme légère parce que je vis une histoire d'amour en dehors de mon mariage?
Et bien moi je ne crois pas, chacun pourra penser ce qu'il veut, mais cet amour est profond et fort, alors peu importe la situation, c'est grand ce que je vis et ce n'est pas "volage".
Et vous qu'en pensez-vous?

PS: Hier, donc, je l'ai appelé, mon oiseau, et... il a répondu!!
Il m'a dit qu'il avait eu des soucis de santé, sans vouloir me dire quoi pour ne pas que je m'inquiète, qu'il essayerait de nous rejoindre pour cette virée à Disneyland, qu'il me kidnapperait pendant le sommeil de C. et Camille, que nous nous aimerons comme jamais encore nous nous sommes aimés!

dimanche 6 février 2011

Février

Cher lecteur, ça ne t'aura pas échappé, nous sommes en février... à la fin du mois, le voyage à Paris. C. s'est mis en tête de s'occuper de l'organisation, il est tout heureux de ce voyage, il veut qu'on revoie des anciens amis avec qui il était à l'internat, qu'on visite des tas de musées, etc... Je le laisse faire. Pour l'instant ma seule crainte c'est qu'il se rende compte de l'état de nos finances.
Je lui ai dit que j'avais appris que R. était à Paris en ce moment, qu'on pourrait l'appeler, qu'on pourrait le voir, il n'a pas eu l'air très convaincu, "oui oui pourquoi pas" et puis il a repris sa bonne humeur: "on pourrait enfin voir où il habite, il paraît que c'est un vrai château, qu'il reçoit beaucoup, enfin sûrement pas le même genre de fête qu'on fait nous, si tu vois ce que je veux dire..." J'ai coupé net, je déteste le ragots, je ne sais pas qui dans le village a déversé sa haine sur lui mais ça me révolte, qui peut prétendre le connaître?? A part moi moi et moi, à qui il raconte ses fragilités, ses doutes, ses peurs. C'est moi qui l'entend battre, son coeur, quand je pose mon oreille sur sa poitrine!

PS: Je commence à m'inquiéter de ne pas avoir de nouvelles. Je vais rappeler tout à l'heure.